Le marché du crédit immobilier retient son souffle — mais pour de bonnes raisons. Après une remontée brutale en 2023, suivie d’un ralentissement progressif, les taux s’ancrent aujourd’hui dans une phase de stabilisation stratégique. Et dans le viseur, un cap symbolique : les 3%. Un chiffre qui, jusqu’alors, semblait relever du doux rêve pour de nombreux emprunteurs. Plus maintenant.
Les professionnels du crédit, en prise directe avec les baromètres bancaires, perçoivent une tendance de fond : si juin rime avec stagnation, la suite pourrait bien être synonyme de décélération. Les établissements financiers, pris d’assaut par une demande dopée au regain d’optimisme, ajustent à la marge — non pas pour freiner, mais pour piloter leur flux de dossiers.
Mais ce ne sont pas ces micro-variations de 0,10 point qui changeront la donne. En coulisses, tout concourt à un atterrissage des taux sous les 3% : retour à la normale du taux OAT 10 ans, détente attendue de la Banque centrale européenne, dynamique concurrentielle renforcée entre établissements bancaires. Résultat : certains profils voient déjà des offres à 2,8% sur 25 ans.
Oui, les conditions varient en fonction des projets et des portefeuilles. Oui, les jeunes actifs et les primo-accédants bien dotés en apport personnel restent les chouchous des banques. Mais le climat global se réchauffe pour l’ensemble du marché. On ne parle plus d’une embellie réservée à une élite, mais d’un mouvement structurel qui va s’étendre. D’ici la fin de l’année, le cap des 3% devrait devenir non pas une exception, mais la nouvelle norme.
En clair : ce n’est pas un signal faible, c’est une alerte positive. Et pour les futurs acquéreurs, le message est limpide : l’été s’annonce décisif. Les taux se détendent, les marges de négociation sont là, et la concurrence fait le reste. Le bon moment pour emprunter n’est plus à guetter, il est déjà là.
